Épaté par la dynamique des TIC à Dakar
Dakar est une ville qui bouge, je le redis encore. Cette fois c’est en matière de TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) mais je ne vais pas m’étendre longuement sur le sujet car la mondoblogueuse Sinath a déjà traité le sujet auparavant : Dakar : Silicon Valley de l’Afrique francophone ? Travaillant dans le monde des TIC, développeur de métier, blogueur par hasard, je ne peux pas rester silencieux sur la situation des TIC que j’ai vue à Dakar.

Les dakarois en particulier les jeunes sont hyper connectés : on peut trouver une connexion wifi gratuite un peu partout. De façon officielle, il y a du wifi « ouvert » à l’université Anta Cheikh Diop ainsi que sur la Place de l’Indépendance. Presque tous les restaurants du Plateau (centre-ville de Dakar) affichent « connexion wifi gratuite » car cela attire des clients.
Effervescence des jeunes dans les TIC

Cette semaine à Dakar a été très enrichissante, j’ai constaté le dynamisme de la jeunesse sénégalaise en matière de nouvelles technologies. Les jeunes « geeks » de ce pays travaillent beaucoup pour faire de la capitale une sorte de capitale du high tech dans la région Afrique de l’Ouest.
Première illustration, j’ai eu l’occasion d’assister au lancement ou disons « au vernissage » de l’application Ndakaaru le produit d’une startup créée par des jeunes dakarois : il s’agit pour l’instant d’une application web et Android pour faire une visite par thématiques de la ville de Dakar, c’est vrai que ce n’est pas une grande innovation mais il faut un premier pas à tout et je les encourage à progresser.
Les jeunes n’ont pas attendu l’Etat pour se dynamiser comme cela. C’est d’une telle initiative privée (à but non lucratif de préférence) qu’est née Jokkolabs par exemple : il a pour vocation de susciter la réflexion et l’expérimentation de l’innovation technologique et sociale en Afrique.
L’État tente aussi de profiter de cette dynamique et c’est de là qu’est né un projet issu d’un partenariat public privé qu’est CTIC Dakar (Croissance TIC). CTIC est un incubateur c’est à dire qu’elle accompagne les entreprises TIC ainsi que les porteurs de projets, dans leurs phases de création, de développement et de croissance.
Beaucoup d’événements sont organisés à Dakar toujours grâce aux jeunes : Mobile Monday, Startup Weekend Dakar, Mozilla Tech, ateliers Drupal, etc. Je suis parti plus tôt de Dakar donc j’ai raté in extremis la finale du concours informatique Imagine Cup 2013 pour l’Afrique de l’Ouest qui s’est tenu à Dakar le 15 Avril.
Comme Sinath l’a dit:
A vrai dire, le plus dur commence après la victoire pour la meilleure équipe mais faut croire que si les géants Microsoft, Google et Viadeo se sont installés à Dakar, c’est bien pour une raison.
J’ai testé la connexion Internet de Dakar, ce n’est pas rapide mais même si la connexion n’est pas aussi meilleure qu’à Madagascar où l’on est desservi par 3 fibres optiques. Il y a un fournisseur qui propose le 4G depuis déjà 3 ans, cela ne constitue pas un obstacle pour les jeunes sénégalais.
Le taux de pénétration internet au Sénégal tourne autour de 5% pour une population de 12 millions alors qu’à Madagascar ce n’est qu’un peu plus de 2% pour une population de 20 millions.
Bravo Sénégal, il faut continuer dans cette voie-là et pour vous encourage, je reprends les dire de Karim Sy :
« Voir les TIC comme un nouveau secteur est une erreur, cela va devenir le cœur de l’économie »
et
« L’Afrique sera la 3ème population mondiale en 2050, il faut avoir des perspectives dès maintenant ».

Le cas Madagascar
Madagascar 2ème Internet le plus rapide en Afrique (source ici) après le Rwanda selon un dernier résultat officiel : il semble qu’on est plus rapide que les géants africains comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Égypte, etc. A Madagascar, les opérateurs ont l’infrastructure mais les utilisateurs n’ont pas le moyen !
Mais cela commence à bouger. Nous avons déjà un équivalent à Jokkolabs (Sénégal) et à Akendewa (Côte d’Ivoire), il s’agit de HABAKA. Dommage, il n’y a encore que cela. Bof, il faut avouer que Madagascar vit dans une crise qui dure déjà plus de 4 ans qui ne lui permet pas de s’épanouir convenablement.
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