Festival de BD Gasy Bulles 2013 : neuvième art, neuvième édition
Comme tous les ans au mois de juin se tient à Antananarivo un festival de bandes dessinées : Gasy Bulles. C’est un événement que je ne rate pas car je suis passionné par les dessins en tout genres : dessins animés, caricatures et bandes dessinées. Des expositions se tiennent au hall d’exposition de l’Institut Français de Madagascar (IFM) du 4 au 22 juin 2013. Et oui, il ne reste plus qu’une semaine.
Pendant les trois semaines du festival Gasy Bulles, une sélection de dessins d’hier et d’aujourd’hui parus dans la presse malgache et de l’océan indien vient garnir la galerie numérique de l’institut français.
Gasy Bulles 2013 = Expositions, rencontres, jeu-concours, ateliers, cinéma …
50 ans de BD en Afrique francophone
L’origine de la bande dessinée en Afrique est à chercher d’abord dans la bande dessinée destinée aux Européens et aux Africains alphabétisés. Ce n’est pas à proprement parler encore de la bande dessinée africaine dans la mesure où il s’agit essentiellement de comics publiés dans des revues coloniales. Les missionnaires ont très tôt utilisé les récits en images, au même titre que le cinéma éducatifs, pour édifier, éveiller des vocations et évangéliser.
L’âge d’or malgache
A Madagascar, les revues et les séries prolifèrent comme jamais en Afrique à partir du début des années 80. Le premier magazine contenant une partie BD apparaît en 1981, « Fararano Gazety ». C’est le début d’un âge d’or de dix années pour le 9ème art malgache avec des magazines et des comic-books très influencés par les furnetti italiens et le cinéma américain : « Benandro », « Koditra », « Inspecteur Toky » …
Cette production en langue malgache reste un phénomène unique en Afrique. En effet, dans les années 80, c’était l’époque de la « malgachisation » où les cours ont été écrits et enseignés en langue malgache, les livres d’enseignement étaient tous en malgache.
Les auteurs malgaches
Difficile d’en distinguer un ! Le réservoir semble immense et bourré de talents. Entre Didier Randriamanantena, Alban Ramiandrisoa, Pov, Richard Rabesandratana, Ndrematoa, Roddy, Anselme Razafindraibe, Aimé Razafy, Jean de Dieu Rakotosolofo, Ra-Lery, TOjo, Ramafa, Elisé Ranarivelo et bien d’autres, le choix est difficile à faire. Seule l’absence de marché est un frein à leur créativité.
Graphiquement, la bande dessinée africaine est la matérialisation d’influences diverses. La constance d’un trait fin dans les productions de nombreux auteurs africains renvoie à la « ligne claire » de l’école franco-belge, au Journal de Mickey et parfois aux mangas japonais. Cette filiation est bien entendu due à l’histoire et à la colonisation. Peu d’auteurs reprennent, par exemple, le travail de couleurs et de figuration naïve présent dans les enseignes des échoppes urbaines, influence que l’on trouve, par exemple, dans les ouvrages de l’illustrateur pour enfants camerounais Christian Epanya.
Vive la bande dessinée malgache !
Vive la bande dessinée africaine !
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