Pourquoi les malgaches s’exilent
Cela fait maintenant 17 ans que je navigue dans le monde professionnel. J’ai commencé à travailler très jeune et, au fil des années, j’ai vu tant de parcours bouleversés. Ce qui revient souvent dans mon constat, c’est que beaucoup de Malgaches finissent par partir. Destination : un pays développé.
Salut à tous, je suis de retour !
À Madagascar, il n’y a pas de statistiques officielles sur le nombre de malgaches qui partent. En réalité, les données fiables sont rares, quel que soit le domaine. Mais il y a une tendance claire : nombreux sont ceux qui partent étudier à l’étranger et ne reviennent jamais. Pourquoi ? Parce qu’une fois le diplôme obtenu, les opportunités professionnelles se multiplient, et le rêve d’étudiant se transforme en projet de vie durable.
Après la publication de mon précédent article sur ce sujet, j’ai reçu de nombreux témoignages. Certains étaient très personnels, d’autres franchement polémiques. Par respect pour mes lecteurs, j’ai choisi de ne pas les partager tels quels, mais d’en extraire les points communs.
Un quotidien qui épuise le moral
Madagascar est un pays riche de son histoire et de sa biodiversité, mais aussi marqué par mille et une difficultés. Beaucoup de mes amis et connaissances débordent de projets, mais le contexte local les freine. Les infrastructures défaillantes, la lourdeur administrative et les incertitudes économiques rendent chaque initiative plus difficile à concrétiser.
Dans la vie quotidienne, les défis sont omniprésents : accès limité à l’eau potable, coupures d’électricité récurrentes, système de santé inefficace… Ce qui peut sembler banal ailleurs devient ici une source d’angoisse constante.
Et puis, il y a ce désir universel : offrir une vie meilleure à ses enfants. Quand on assiste à la dégradation continue de l’éducation, de la santé et des services publics, comment ne pas vouloir un avenir plus stable et sûr pour sa famille ?
Corruption et manque de perspectives : un cocktail explosif
La corruption est un véritable fléau. Elle gangrène notre société et étouffe les ambitions. À Madagascar, même les plus compétents peinent à trouver leur place, car les relations et les réseaux priment souvent sur le mérite. Cette situation est particulièrement frustrante pour les jeunes diplômés malgaches qui aspirent à un emploi stable et bien rémunéré.
Quant à l’entrepreneuriat, c’est un parcours du combattant partout dans le monde, mais ici, c’est encore plus compliqué. Même ceux qui tentent leur chance dans des zones rurales supposées plus tranquilles ne sont pas épargnés. L’insécurité est omniprésente. J’ai reçu des témoignages de jeunes entrepreneurs agricoles qui ont vécu des cambriolages traumatisants. Aujourd’hui, ils ont refait leur vie en Europe ou au Canada, bien loin des risques quotidiens.
Un exode qui affaiblit Madagascar
Chaque départ est une perte pour notre pays. Des talents, des compétences et des idées s’en vont, laissant derrière eux un vide difficile à combler. Il est urgent d’améliorer les conditions de vie à Madagascar si nous voulons freiner cet exode.
Ne perdons pas espoir !!
Commentaires